Patron un café !

Jean Marcheguay - Louens

Jean Marcheguay

Comme vous le savez, je suis frustré de voir que notre commune n’est en vérité qu’un désert, avec l’absence d’un véritable centre, un simple centre de vie.
Pourtant, il existe dans ce désert une oasis située au croisement de la rue François-Mauriac, du chemin Molinier et de l’allée de Geneste. C’est cette oasis qui fait l’histoire du Pian Médoc.
Cette histoire, c’est aussi l’histoire d’une famille…

« Il était une fois la famille Marcheguay »

Jean Marcheguay est né en le 19 décembre 1911 à Marennes, le jour ou  Le dirigeable « Adjudant-Réau » vole dans le ciel plus de 21 h ! fils de Madame et Monsieur Anne Robin et Gaston Marcheguay. Il exerçait la profession de commerçant ambulant et travaillait avec une charrette tirée par un cheval. Il était « dépanneur », c’est ainsi que les québécois appellent ceux qui pratiquent ce métier.
C’est en 1954 que le destin a poussé Jean à se rendre propriétaire à Louens d’une belle maison en pierre qui appartenait à Gisèle Bacquey. Il existait déjà en ces murs deux commerces un d’alimentation, un café, et une très mignonne commise prénommée Jeannine.
Jean s’est très rapidement mis au travail et a pris les choses en main. Il a pris la direction de l’épicerie, du café, et a épousé Jeannine.
Jean et Jeannine ont uni leur destinée en 1958. Le premier fruit de cette union a vu le jour le 28 mars 1959 avec la naissance de Jean-Bernard.
Jean-Luc, lui, pointa son nez le 4 avril 1965.
Tout au long de leur vie professionnelle, Jean parcourait le matin les routes de la commune et jouait son rôle de « dépanneur ». Il proposait ses produits d’épicerie, charcuterie, viandes et poissons savamment rangés dans son véhicule. Eh oui, il avait remplacé sa charrette et son cheval par un tube Citroën de type H ! Quant à Jeannine, elle assurait le service à l’épicerie et au bar « Le Louens ».
Tout môme, je me souviens que j’allais danser chez les Marcheguay dans la grande salle, le premier et deuxième jour de septembre chaque année c’était la fête à Louens. Dans cette salle se déroulaient bon nombre de fêtes, les rencontres de ceux que l’on appelait les 40 menteurs, c’est-à-dire les 20 chasseurs et 20 pêcheurs, il fallait aussi compter sur les ramasseurs de cèpes, sans oublier les réunions de famille des Pianaises et Pianais.
C’est à l’âge de 77 ans, en 1988, que Jean fit son dernier voyage. Ce grand gaillard en imposait, il en imposait aussi par la qualité de son coeur et de sa générosité. Sa mort a plongé la commune du Pian dans la tristesse.
Le 19 juin 2003, Jean-Bernard a choisi de le rejoindre. Je partage l’avis de ceux qui disent que dans cette maison, il y a non seulement une âme, mais également deux bons esprits.
Jeannine a fermé l’épicerie le 6 janvier 2004. Concernant le bar, et au risque d’une même destinée, les amis, les connaisseurs ou les nostalgiques du billard, de la belote de comptoir, ceux qui dans ce lieu refaisaient l’histoire, où les conversations allaient bon train tel le café du commerce, véritable baromètre politique, tous ont fortement encouragé Jean-Luc Marcheguay à reprendre le flambeau.
C’est dans cet espace de liberté et d’échange, dans ce carrefour de communication entre les femmes et les hommes du village, que le café joue depuis 50 ans un rôle déterminant dans notre imaginaire comme dans notre vie quotidienne.
Pourtant, le 9 février 2012, tout a failli être remis en question quand une partie du bar de la grande salle a brûlé.
Mais chez les Marcheguay, on ne se dérobe pas, on ne se décourage pas, et pour reconstruire, il fallait connaître l’histoire des cafés, cette Histoire qui est à la fois riche et passionnante.
Le bar s’impose comme le dénominateur commun des mentalités, des moeurs, d’une sociabilité française.
Il fallait donner de la valeur à la transmission et continuer le chemin des Marcheguay.
Un an aura été nécessaire pour reconstruire à l’identique ce lieu d’accueil.
Aujourd’hui, Jeannine, dont le temps semble ne pas avoir d’emprise, assume et joue son rôle de grand-mère avec les 3 filles de Jean Luc, Estelle, Eva et Carla et les enfants de Jean Bernard Laure et David.
Jean-Luc, ce grand gaillard, a hérité du même coeur et de la même générosité que son papa, il assure le quotidien du bar « Le Louens ».
Voilà en résumé cette belle histoire des Marcheguay que je suis heureux de vous livrer, et s’il fallait qualifier cette famille en trois mots, ce serait : respect, travail et amitié.
Si vous souhaitez connaître l’histoire du Pian, rendez-vous au bar « Le Louens ».
Christian Sauvage

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Rubrique : Au Pian | Mots-clés :

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