De l’art de la soupe

L’Homme n’a cessé d’améliorer son alimentation, notamment lorsqu’il a domestiqué le feu pour cuire des aliments.

Cette maîtrise du feu a engendré une tout autre façon de se nourrir.

Fini pour lui le temps de l’insouciance où seules la pêche, la chasse et la cueillette pourvoient au nécessaire journalier. Maintenir le feu en vie devient une obsession. Il stocke la nourriture, la sale, la sèche, la fume pour la conserver.

Depuis qu’il a trouvé un moyen de faire chauffer de l’eau dans un trou, sur des pierres ardentes, dans un pot, et qu’il a pensé à faire bouillir des herbes, des graines, des os, de la viande, du poisson…, le bouillon est apparu comme une évidence qui s’inscrit dans les usages mondiaux.

Dès l’âge néolithique, on retrouve des vestiges, des traces d’utilisation de récipients ayant servi à la préparation de breuvages chauds consommés en été comme en hiver.

  • La soupe de Jeanne d’Arc

Au mois de mai se célèbre la fête de Jeanne-d’Arc selon un date variable.potage

On peut lire dans une chronique* de l’époque : « (Jeanne-d’Arc) fit mettre du vin dans une tasse d’argent où elle mit la moitié d’eau, et cinq ou six soupes dedans qu’elle mangea et ne prit autre chose tout le jour pour manger ni boire ». On sait ce qu’étaient les soupes au Moyen Âge !… des tranches de pain que l’on mettait au fond de son écuelle, et sur lesquelles on versait du bouillon (gras ou maigre) ou bien du vin, voire de l’eau. Ainsi  » trempait-on la soupe », un usage tombé depuis en désuétude.

  • Ethymologie:

Le mot « soupe » viendrait de 2 mots transcrits: SU (bien) et Pâ (nourrir). D’où supa (bien nourrir, bonne nourriture).

  • Soupe dorée

Déjà, à l’époque de Jeanne-d’Arc, le mot soupe commence, dans le langage populaire, à ne plus seulement désigner « la tranche de pain » mais l’ensemble du met. Ainsi, un auteur du XVe siècle évoque-t-il la « soupe dorée » celle-ci, peut-on facilement penser à la lecture de son mode de préparation et de ses ingrédients, ne pouvait être qu’un plat de luxe servi seulement en grandes occasions et belles liesses. Voyez plutôt : « On grille des tranches de pain que l’on jette dans un coulis fait avec du sucre, du vin blanc, des jaunes d’œufs et de l’eau de rose. Lorsqu’elles sont bien imbibées, on les met à frire; puis on les jette à nouveau dans de l’eau de rose et on les saupoudre de sucre et de safran.

Bon appetit !

* Chronique de la Pucelle – Lettre écrite par la pucelle aux anglais
Source de l’image : Restaurant Au tout Petit

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